Elle s'appelait Sarah by Tatiana de Rosnay

R : C'est une décision éditoriale des Editions Héloise d'Ormesson. Pourquoi ne pas avoir gardé ce titre ? Le titre français fait-il référence à la chanson de Jean-Jaques Goldmann ? Q : Le titre original de votre roman est Sarah's Key ce qui veut dire La Clef de Sarah en anglais. Je ne l'ai pas traduit moi même, car je ne suis pas traductrice, même si je suis bilingue, et je pense qu'il faut un certain recul sur son propre travail pour pouvoir se traduire soi même. Mais pour écrire sur ces pages sombres de l’histoire française, je me suis en quelque sorte servie de la distance que me donnait la langue anglaise. Tous mes romans précédents sont en français. J’ai été élevée en France, aux USA et en Angleterre. R : Mon père est français, ma mère anglaise, et j’ai appris les deux langues en même temps.

Q : Pourquoi avez-vous écrit Elle s’appelait Sarah en anglais ? Et j’ai rencontré des rescapés de la rafle, des moments inoubliables. Je suis allée plusieurs fois à Drancy et à Beaune la Rolande. ( Cette liste de livres est à la fin de mon roman). R : J’ai lu tout ce que j’ai pu trouver concernant la rafle.

Q : Comment avez-vous fait vos recherches ? R : Un an pour les recherches, deux ans d’écriture et deux ans pour le faire publier. Q : Combien de temps avez-vous mis pour écrire ce roman ? La seule chose que j’ai en commun avec Julia c’est que nous avons toutes deux été journalistes. Je n’ai pas de fille qui s’appelle Zoe, mais un fils de 30 ans, Louis, et une fille, Charlotte, 28 ans. J’ai un mari merveilleux qui n’a rien à voir avec l’arrogant Bertrand Tézac, le mari de Julia. Julia est Américaine et je suis Franco-Anglaise. R : Non ! Même si beaucoup de mes lecteurs sont persuadés du contraire. Mais ma fille Charlotte, qui avait 11 ans au moment où j’ai écrit ce roman, a été mon inspiration principale pour me permettre de façonner ce personnage. R : Non, ces personnages sortent de mon imagination. Q : Sarah et sa famille sont-elles basées sur des personnes qui ont vraiment existé en 1942 ? C’est pour tenter de réparer cette blessure que j’ai écrit ce livre. Au fur et à mesure de mes recherches, j’ai été tour à tour effondrée, bouleversée, choquée, blessée.

Née au début des années 1960, je n’ai pas appris les details de la rafle du Vel d'Hiv à l’école. À l’occasion de ce livre, je suis allée rue Nelaton dans le XVe arrondissement. C’était d’ailleurs le thème d’un de mes romans « La mémoire des murs ». Je reste convaincue que les murs gardent en eux la trace et l’esprit de ce qu’ils ont pu abriter en événements douloureux. Réponse : Je me suis toujours intéressée à la mémoire des lieux. Question : Comment est née l’histoire de « Elle s’appelait Sarah » ?

Elle s'appelait Sarah by Tatiana de Rosnay